Auteurs de garde : Filip Forgeau, semaine 1

La semaine de Filip Forgeau, vol. 1

Morceaux choisis et source à cliquer pour lire l'intégralité du texte

Peut-être que ma tête va se revisser toute seule durant ces trois semaines. Un peu plus chaque jour, un quart de tour chaque jour… Chroniques d'un vivant (?) #1

A part ça, Maman, et je ne sais pas si tu pourras me répondre : est-ce que la mort laisse une odeur derrière elle ? ... Si tu ne sais pas, à l'occasion demande à Papa, après tout il est mort et il serait temps que ça serve à quelque chose, non ? Texte sur papier cul

Ma voisine me demande combien de temps va durer ma résidence ici. "Trois semaines" je lui réponds. "Moi, mon frère, s'il en a pour cinq jours, c'est bien le maximum." Chroniques d'un vivant (?) #2

La bouche des morts est fermée par une petite bandelette de tissu pour ne pas que la mâchoire se décroche. Crever la gueule ouverte prend tout son sens dans la chambre mortuaire. Le toucher, sens capital et capiteux

Y a pas à dire, j'ai l'air placide quand je pisse dans mon lavabo. 1er portrait d'Otto

J'étais venu humer, pêle-mêle, avec mes dix-neuf sens et mes nuits blanches de peur, ma propre odeur, histoire de savoir enfin si je sentais encore quelque chose, bon ou mauvais. L'odorat, relents d'éthernité

Le crématorium est loin de la chaufferie centrale et la chambre mortuaire l'est aussi de la chambre froide des cuisines, bref tout est à sa place pour se tromper le moins possible. A quelques lieux l'un de l'autre

... Aujourd'hui deux yeux rouges et un nez écorché... 2e portrait d'Otto

Mes yeux coulent le long de mon visage. Ils se répandent en sel et ça brûle. C'est le printemps, le temps où ça pleure. La vue, sens capital

Et puis un petit cigare pour nourrir mon cancer de la langue et pour le goût, tout se retrouve ! Le goût

Je tâtonne, je frémis, je tremble comme un vieux. Et dans mon wagon-lit je repense à tes yeux. J'aurais dû t'arracher tes regards malicieux, exorciser l'envie d'un violent coup de pieu... Chroniques d'un vivant (?) #3

La nuit, dans l'herbe grasse et fraîchement coupée, le lapin centenaire fait son apparition... Les râles, les cris, les pleurs et toutes les souffrances des mourants, ses grandes oreilles les avaleraient… L'ouïe



		La semaine de Filip Forgeau, vol. 1
		Morceaux choisis et source à cliquer pour lire l'intégralité du texte

08-04-02	«	Peut-être que ma tête va se revisser toute seule durant ces trois semaines. Un peu plus chaque jour, un quart de tour chaque jour… Chroniques d'un vivant (?) #1
09-04-02	«	A part ça, Maman, et je ne sais pas si tu pourras me répondre : est-ce que la mort laisse une odeur derrière elle ? ... Si tu ne sais pas, à l'occasion demande à Papa, après tout il est mort et il serait temps que ça serve à quelque chose, non ? Texte sur papier cul
09-04-02	«	Ma voisine me demande combien de temps va durer ma résidence ici. "Trois semaines" je lui réponds. "Moi, mon frère, s'il en a pour cinq jours, c'est bien le maximum." Chroniques d'un vivant (?) #2
09-04-02	«	La bouche des morts est fermée par une petite bandelette de tissu pour ne pas que la mâchoire se décroche. Crever la gueule ouverte prend tout son sens dans la chambre mortuaire. Le toucher, sens capital et capiteux
10-04-02	«	Y a pas à dire, j'ai l'air placide quand je pisse dans mon lavabo. 1er portrait d'Otto
10-04-02	«	J'étais venu humer, pêle-mêle, avec mes dix-neuf sens et mes nuits blanches de peur, ma propre odeur, histoire de savoir enfin si je sentais encore quelque chose, bon ou mauvais. L'odorat, relents d'éthernité
11-04-02	«	Le crématorium est loin de la chaufferie centrale et la chambre mortuaire l'est aussi de la chambre froide des cuisines, bref tout est à sa place pour se tromper le moins possible. A quelques lieux l'un de l'autre
11-04-02	«	... Aujourd'hui deux yeux rouges et un nez écorché... 2e portrait d'Otto
11-04-02	«	Mes yeux coulent le long de mon visage. Ils se répandent en sel et ça brûle. C'est le printemps, le temps où ça pleure. La vue, sens capital
12-04-02	«	OTTO, le narrateur, face à son miroir : — Elle rit. ELLE : — Le rouge sur la tige est celui de mes lèvres. OTTO, le narrateur, face à son miroir : — Elle rit encore. 3e portrait d'Otto (sur fond de nuit blanche)
12-04-02	«	Et puis un petit cigare pour nourrir mon cancer de la langue et pour le goût, tout se retrouve ! Le goût
13-04-02	«	Je tâtonne, je frémis, je tremble comme un vieux. Et dans mon wagon-lit je repense à tes yeux. J'aurais dû t'arracher tes regards malicieux, exorciser l'envie d'un violent coup de pieu... Chroniques d'un vivant (?) #3
13-04-02	«	La nuit, dans l'herbe grasse et fraîchement coupée, le lapin centenaire fait son apparition... Les râles, les cris, les pleurs et toutes les souffrances des mourants, ses grandes oreilles les avaleraient… L'ouïe

		Sans oublier les participations masquées aux cadavres exquis Je..., Tu... et Elle... et quelques légendes aux photos suspectes du jour. La semaine de Filip Forgeau vol. 1 \| vol. 2 \| vol. 3