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9 h 00 le matin, en chemin de
ma chambre des Pins vers la cantine, et son café nécessaire.
Un soleil à tisonner le mal, vrai baume circulaire. En arrivant au
pavillon Fontenay, une voiture manoeuvre devant moi, s'embarrasse de ma
présence, s'agace de mes positions de goudron. J'esquive et laisse
place, lâchant un énorme sourire au passage, comme on imiterait
le soleil. Rien n'y a fait. Mauvaise vibration. Gros plan agressif sur un
visage au-dessus d'une blouse blanche ; un regard de lanceur de couteau.
J'avale mon sourire, je marche arrière et finis en retraite. Je ne
suis plus là. Je pense à la difficulté de travailler
ici, à l'énergie que ça prend à la femme ou
l'homme qui sort de la nuit, des chambres gémissantes, des odeurs
de flacons... J'aurais aimé ça, un sourire conclusif, réciproque.
Je me sens un étranger. Je suis trop nouveau ici. |
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