Sommaire  
     
 
L'oasis des voix off
 
  Voix off B | Sabine Mallet pour Amel, Coulibali et Modeste  
     
     
L'image suspecte de Carol Kennedy L'infirmière pousse un chariot dans le couloir. Elle distribue des bouteilles d'eau aux malades, une bouteille par malade, parfois deux. Mais ça pourrait aussi être des médicaments, des comprimés bien rangés au-dessus d'un drap.
L'infirmière s'appelle Eve, elle est sage, douce et sérieuse. Elle est d'âge moyen, comme un ange gardien, patient et tolérant, qui passe de chambre en chambre. Avant la distribution d'eau, il y a eu la prise de température, la distribution des médicaments, le petit-déjeuner. On a fait les lits puis le ménage dans les chambres.
 
     
L'image suspecte de Carol Kennedy Dans le couloir, il y a la cabine de téléphone. Un téléphone public. C'est le contact avec le monde extérieur. Elle est là pour tout le monde, mais surtout pour les malades.
Tout à coup, le téléphone sonne. C'est sûrement pour prendre ou pour donner des nouvelles, quelqu'un de la famille de quelqu'un.
Comme il est environ 10 heures du matin, il y a du monde dans le couloir.
A midi, le téléphone aurait sonné dans le vide. Tout le monde aurait été occupé avec son plateau, même ceux qui n'ont pas d'appétit devant la nourriture à cause des médicaments.
Donc le téléphone sonne, quelqu'un passe, décroche et demande :
C'est qui ?
C'est Sabine, je voudrais parler à Modeste.
Comme il connaît Modeste, ce quelqu'un accepte d'aller le chercher et repose le combiné sur la tablette, là où il y a des journaux posés. Il revient peu après et explique que Modeste dort comme une souche et qu'il ne veut pas le déranger. Sabine répond qu'elle passera à l'hôpital vers 17 heures.
Pendant ce temps, Eve continue son travail. Elle passe et repasse. On la voit sans la voir.
 
     
L'image suspecte de Carol Kennedy Nous ne sommes pas dans un bureau mais dans la chambre de Modeste.
Après la prise de la température, la distribution des médicaments, le café et le petit-déjeuner, les lits, le ménage et le déjeuner, Modeste s'est rendormi. Il a peut-être pris trop de médicaments. Il a du mal à se lever. Il fait pourtant jour.
Modeste a dormi tout l'après-midi. De midi à 17 heures.
 
     
L'image suspecte de Carol Kennedy Lorsqu'il se réveille, il fait encore beau, c'est l'été. Il descend dans la cour pour prendre l'air, respirer un peu. Il essuie soigneusement la poussière sur le banc où il veut s'asseoir.
Il s'installe pour méditer.
Il en a marre de l'hôpital. C'est long, trop long. Devant lui, la nature paraît grande et belle mais en réalité, c'est tout petit. Il ressent fortement l'isolement et même libre, il se renferme sur sa propre vision. Ici, même quand on est entouré, on se sent seul. C'est toujours le même cercle. Certains ont la foi qui leur permet de supporter.
 
     
L'image suspecte de Carol Kennedy A l'entrée de l'hôpital, ça entre et ça sort. A 17 heures, Sabine se présente. Elle a l'habitude de venir ici, elle a l'air de savoir où elle va. Elle n'a pas besoin de se renseigner. Elle passe rapidement devant un homme, elle dit rapidement bonjour et elle continue sa route.
L'homme est en costume. Il attend qu'on vienne le chercher pour partir en permission.
 
     
L'image suspecte de Carol Kennedy Il pense à sa maison, car c'est lui qui fait le ménage ! Il pense que ça doit être en désordre, toutes les chaises et les tables.  
     
  Retour à l'Oasis