Je fais le tour de ma chambre. Je voudrais la laisser aussi propre que je l'ai trouvée en entrant. Je n'ai pas arraché le papier peint, je ne me suis pas pendu avec mes rideaux, je n'ai pas brûlé le linoléum. La grisaille elle, est juste dans le cadre de ma fenêtre, raccord au jour de mon arrivée.
Bon, bien sûr, on voit quand même que je suis passé par là. La poubelle est pleine à craquer, le cendrier va déborder, mon lit est défait. Si on regarde bien, il y a peut-être même quelques tâches de sperme sur les draps (j'ai bien dû faire quelques rêves érotiques).
Mais dès lundi prochain, la femme de chambre va nettoyer tout ça. Mettre des draps propres, ouvrir la fenêtre pour faire partir l'odeur du cigare, javelliser le lavabo où Otto a pissé chaque jour de mon séjour.
Et lundi matin, l'état de ces lieux sera tel que toute mon existence ici aura été gommée.
Quand je vous dis que je suis un homme lessivé.