C'est une princesse d'ébène.
Une reine qui répond au nom de A***. Même si elle ne
répond pas, car A*** ne répond plus de rien.
A*** dit simplement : Il n'y a pas que moi qui ai fait l'erreur,
c'est pas juste.
Et elle répète sans cesse : Je ne suis pas la seule à
être malade ici. A*** répète ça, en
boucle. A qui veut l'entendre, et aussi à qui ne voudrait pas,
à qui ne pourrait pas.
Pourtant, A*** est jeune et belle. Mais je crois qu'on ne peut rien
pour elle.
A*** ne veut pas être montrée du doigt. A*** ne veut
pas voir son visage, son si beau visage, capturé. A*** ne veut
pas qu'on rie de sa maladie.
Personne n'a envie de rire. Même pas moi, c'est vous dire.
A*** est un mur.
J'aurais voulu rencontrer A*** autre part et avant, ailleurs, et peut-être
l'aimer, pourquoi pas ?
Mais là je suis impuissant et A*** a le sida. |